Heloisa Paulo CEIS20, Université de Coimbra - Portugal
Résumé : La fin de la Guerre Civile en Espagne a marqué le début d’un long exil pour les vaincus et leurs alliés. Parmi ces derniers se trouvaient les républicains portugais qui avaient participé au conflit. Exilés au Brésil, les uns et les autres continuèrent à lutter contre les dictatures de la péninsule ibérique. En 1947, aidés par deux associations, la Société des Amis de la Démocratie Portugaise (SADP) et l’Association Brésilienne des Amis du Peuple Espagnol (ABAPE), les exilés publiaient un journal à Rio de Janeiro appelé Libertação. Notre travail vise à analyser les articles publiés dans les années 1940, notamment dans ce journal, et à comprendre les arguments utilisés pour mobiliser l’opinion publique et le gouvernement brésiliens sur la cause des exilés.
Mots-clés : fascisme, opposition, exil, Portugal, Brésil, Espagne, journalisme, propagande.Título: Una imagen del exilio: la lucha contra Franco en los periódicos brasileños
Resumen : El final de la Guerra Civil marcó el comienzo de un largo exilio de los españoles y sus aliados, entre ellos, los republicanos aliados portugueses. Exiliados en Brasil, continuaron luchando contra las dictaduras ibéricas a través de artículos en periódicos brasileños. En 1947, ayudados por dos asociaciones, la Sociedad de Amigos de la Democracia Portuguesa (SADP) y la Asociación Brasileña de Amigos del Pueblo Español (ABAPE), publicaban un periódico en Río de Janeiro llamado Libertação. Nuestro trabajo tiene como objetivo analizar los artículos publicados en los años 1940 en este periódico para entender los argumentos de la propaganda antifranquista y entender los argumentos para movilizar la opinión pública y el gobierno brasileños sobre la combate de los exiliados.
Palabras clave: fascismo, oposición, exilio, Portugal, Brasil, España, periodismo, propaganda.Title: An image of exile: the struggle against Franco in Brasilian newspapers
Abstract : The end of the Civil War marks the beginning of a long exile of the Spanish and their allies. Some of them are the Portuguese republicans. In their exile, in Brazil they kept fighting against the Iberia dictatorships through the publication of articles in Brazilian newspapers. In 1947, with the support of two associations, they publish a bulletin in Rio de Janeiro called Libertação. This work aims to analyze the articles published during the forties in the Brazilian press and also in Libertação. The idea is to understand the arguments of the anti-Franco propaganda and to put in evidence the importance that the press in exile had for the history of the exile and of immigration.
Keywords : fascism, opposition, exile, Portugal, Brazil, Spain, journalism, propaganda.
Pour citer cet article : Paulo, Heloisa, 2015, « Une image de l’exil : la lutte contre Franco dans les journaux brésiliens », Dossier thématique : La Guerre civile espagnole et ses lendemains. Réalités et représentations, coord. par Michel Bœglin, Cahiers d’études des cultures ibériques et latino-américaines – CECIL, no 1, <http://cecil-univ.eu/c1_4/>, mis en ligne le 27/03/2015, consulté le jj/mm/aaaa.
Introduction
Le 28 mai 1926, au Portugal, après un coup d’état de l’armée, prenait fin le régime républicain, proclamé en seize ans plus tôt ; une dictature militaire lui succédait, qui se mua, à partir de 1933, en Estado Novo, l’État Nouveau, un régime fasciste dirigé par António de Oliveira Salazar. Jusqu’à sa retraite forcée en 1969, le dictateur allait être l’incarnation du pouvoir absolu au Portugal[1].
L’opposition au régime militaire provoqua plusieurs vagues de soulèvements entre 1927 et 1940. Ces mouvements, connus sous la désignation de « revoltas do reviralho », marquaient le désir de revenir à l’ancien modèle républicain. La première révolte fut déclenchée à Porto, le 3 février 1927, avec la participation de civils et de militaires. Elle était commandée par le général Sousa Dias et le lieutenant Freiria, mais les principales figures de ce mouvement furent le commandant Jaime de Morais et l’écrivain Jaime Cortesão. La révolte de 1927 dura six jours et des soulèvements se produisirent également à Lisbonne. Le 9 février, à la suite de la violente répression exercée par les forces militaires du régime, nombre de révolutionnaires furent arrêtés mais une partie des combattants parvint à s’enfuir en Espagne et en France.
Ces exilés étaient des démocrates, des républicains, des anarchistes et des communistes qui avaient en commun leur opposition à la dictature et au fascisme au Portugal. Grand nombre de ces opposants au régime militaire fuirent jusqu’au Brésil et aux États-Unis ; toutefois, dans un premier temps, le repli de l’autre côté de la frontière espagnole constitua la solution la plus facile jusqu’en 1936.
En Espagne, les exilés s’installèrent à Vigo puis, après la victoire de la Seconde République, leur quartier général fut placé à Madrid. Au cours des années suivantes, une partie de l’opposition antisalazariste dans la capitale espagnole fut dirigée par un groupe connu sous le nom de « Budas » (Bouddhas), formé par des anciens membres de la révolte de 1927 comme Jaime de Morais, capitaine de la marine portugais, ancien gouverneur d’Inde Portugaise, Jaime Cortesão, écrivain, historien et homme politique, et Alberto Moura Pinto, ancien ministre de la Justice qui avait pris part à la révolte « reviralhista » de 1928[2]. Les « Budas » avaient établi avec le secteur socialiste du régime espagnol des liens étroits.
Nos connaissances sur les activités et les modes d’action de ces exilés sont toutefois assez limitées. Les études sur les relations entre le Portugal et l’Espagne au XXe siècle analysent surtout l’aide apportée par Salazar à Franco. Or, si la participation à la Guerre d’Espagne de volontaires portugais aux côtés des troupes franquistes dans leur lutte contre les républicains constitue le principal chapitre du conflit étudié par les historiens des deux pays[3], il y existe une « autre » histoire à construire sur les relations entre le Portugal et l’Espagne : celle des exilés portugais et de leur appui aux républicains, surtout socialistes et anarchistes, pendant la Seconde République. Mis à part le travail d’Ana Cristina Clímaco Pereira, cette dimension de l’histoire a été souvent oubliée par les historiens portugais et espagnols[4]. La difficulté d’accès aux archives des exilés, tout comme l’existence d’une ample historiographie consacrée à Salazar et à Franco, ont contribué à ce déni de mémoire. Or, les archives sont la pièce manquante pour la reconstruction de ce chapitre méconnu de l’histoire portugaise; mais la découverte au Brésil de la documentation des exilés portugais a permis de mettre en lumière et de mieux connaître la relation établie avec les républicains espagnols, aussi bien avant le coup d’Etat de 1936 que durant la Guerre civile et la période des dictatures et, ainsi, de compléter nos connaissances de cette période troublée.
1. Les moments-clé de la collaboration entre les républicains portugais et espagnols
Ces moments sont au nombre de deux en Espagne : la Révolte des Asturies (1934), quand les Portugais fournirent des armes aux socialistes[5], et la Guerre civile (1936-1939). Malgré les conséquences du premier épisode – quelques exilés portugais furent condamnés à la prison aux côtés de socialistes espagnols –, l’idée de coopération entre les exilés portugais et le gouvernement espagnol reprit avec les élections de février 1936.
Lorsque les exilés portugais reçurent à Madrid les premières informations de la révolte du 18 juillet 1936, les militaires portugais exilés offrirent tout naturellement au gouvernement républicain leur collaboration. Beaucoup s’engagèrent en tant que volontaires dans les premières troupes pour participer à la défense de Madrid contre Franco. Le soutien de Salazar à Franco suscita une réaction d’indignation chez les exilés portugais qui ripostèrent par la publication d’un manifeste dans la presse, notamment dans La Vanguardia, dans lequel ils soutenaient le gouvernement républicain d’Espagne et condamnaient la position du régime portugais[6].
Les exilés étaient réunis au sein de deux organisations : la Fédération des Anarchistes Portugais Exilés (FAPE) et l’Union des Portugais Antifascistes (UPA), contrôlée par les Bouddhas. La première rassemblait des groupes anarchistes divers, y compris les membres de la branche portugaise de la FAI/CNT (Fédération Anarchiste Ibérique / Confédération Nationale du Travail). Les démocrates portugais, défenseurs d’une idéologie socialiste et républicaine, s’étaient réunis au sein de l’UPA. En octobre 1937, une proposition de collaboration avec la FAPE fut présentée et acceptée au sein de l’UPA dans le but de mener des actions conjointes. Les organisations communistes portugaises étaient également liées à leurs homologues espagnoles.
Les actions des exilés furent variées pendant le conflit. Jaime de Morais estime qu’environ deux mille Portugais combattirent du côté républicain[7]. Certains étaient conseillers militaires, d’autres participèrent aux combats dans les rangs républicains. Ainsi, Jaime de Morais était membre de l’état-major des Armées[8].
D’autres encore travaillèrent dans la presse et dans la propagande, tel Novais Teixeira qui fut directeur du Secrétariat de la propagande jusqu’en 1938[9]. Également importante fut l’aide apportée par les Portugais réfugiés en France à leurs compatriotes et aux Espagnols. L’anarchiste portugais Inocêncio Câmara Pires était une des figures de proue de ces mouvements de mobilisation et de soutien et il aida à l’envoi de nourriture et de colis vers l’Espagne.
Après la défaite, les Portugais firent partie des longues colonnes de La Retirada qui franchirent les Pyrénées. En janvier 1939, Jaime de Morais et Jaime Cortesão traversaient la frontière pour un long exil. Moura Pinto se trouvait déjà à Paris où il se vit menacé d’expulsion parce qu’il ne possédait pas les papiers nécessaires pour résider en France. La majeure partie des combattants portugais fut internée dans les camps organisés à la hâte pour les réfugiés espagnols, en particulier à Argelès-sur-Mer et St Cyprien. Une fois de plus, Portugais et républicains espagnols se retrouvaient unis par un même destin. Moura Pinto et Jaime de Morais recevaient de la part de réfugiés espagnols et portugais, internés dans les camps du Sud-ouest, de nombreuses demandes d’aide qu’ils ne pouvaient satisfaire, faute de moyens.
En outre, le séjour de ces deux hommes en France devenait très compliqué. En effet, les autorités françaises n’avaient pas oublié les accusations de complot du temps de l’affaire Turquesa qui rejaillirent alors contre eux, interdisant leur résidence dans le pays. Après une brève période d’emprisonnement, Moura Pinto partit vers le Brésil avec sa famille. Morais s’enfuit en Belgique, mais il revint quelques mois plus tard à Paris, grâce à l’aide de francs-maçons et de socialistes français. Finalement, en 1940, à la suite de l’invasion de la France par les nazis, nombre d’exilés se virent contraints de retourner au Portugal : Cortesão et Jaime de Morais furent arrêtés et expulsés vers le Brésil. Sur le territoire brésilien, le troisième épisode de la collaboration entre les exilés républicains portugais et espagnols commençait alors.
2. La propagande au Brésil dans les années quarante : les exilés portugais contre le franquisme
Une fois arrivés au Brésil, les exilés trouvèrent un autre « Estado Novo », commandé par le dictateur Getúlio Vargas dans un premier temps. La dictature varguista avait copié le modèle portugais et installa un régime de répression de 1937 jusqu’à 1945[10]. La presse était contrôlée et les pays fascistes ne devaient pas faire l’objet de critiques de la part des journalistes. Mais, à partir de 1942, les États-Unis contraignirent le gouvernement de Vargas à adopter des règles plus démocratiques[11]. L’entrée du Brésil dans la Deuxième Guerre mondiale aux côtés des Alliés conduisit à un renversement de la situation et les anciens maîtres furent alors critiqués et moqués par la presse.
Les exilés portugais retrouvaient ainsi une certaine marge d’action pour combattre les dictatures ibériques. Dans les journaux les plus libéraux, les exilés écrivaient contre Salazar mais aussi contre Franco des articles dans lesquels ils dénonçaient le franquisme et ses liaisons complices avec les régimes de Mussolini et d’Hitler. Ces auteurs furent les premiers à révéler les crimes commis par les rebelles pendant la Guerre Civile. Jaime de Morais et Novais Teixeira publièrent plusieurs articles sur ce conflit meurtrier, dans lesquels ils en donnaient une image très dure ainsi que de ses conséquences :
[…] Devido a ela a generosa terra espanhola transformou-se num cemitério imenso que guarda piedosamente os restos de bem perto de dois milhões de homens […] Tragédia mais horrível ainda porque provocou o êxodo de centenas de milhares de vencidos, homens, mulheres e crianças ; e sinistra também, porque, em holocausto a velhos rancores, se encheram até abarrotar, todos os presídios de Espanha, desdobrados num número sem conta de terríveis campos de concentração[12].
La Guerre Civile était ainsi présentée comme la résultante d’un acte illégal contre un régime légitimement élu et constituait un crime contre la démocratie. L’aide des nazis et du régime de Salazar était une démonstration de la nature fasciste du franquisme. Franco constituait le représentant du nazisme et du fascisme de la Péninsule et, à ce titre, un ennemi des Alliés.
O general Franco é bem claro na predileção das suas soluções políticas, soluções políticas que brigam violentamente com os fins de guerra das Democracias, com as suas conveniências de ordem militar e com a paz que, no futuro, os homens livres se propõem edificar no mundo[13].
En conséquence, les institutions franquistes étaient décrites comme l’incarnation du régime fasciste en Espagne, symboles de la répression et de la terreur du régime, contre lesquelles les mots n’étaient jamais assez forts : « a Falange Espanhola é somente um grupo de pistoleiros profissionais, de assassinos […][14] ».
Les souvenirs de la guerre étaient mentionnés dans des articles comme un atout pour la lutte contre le franquisme. Les premiers textes s’étaient attachés à retracer le quotidien de la vie en Espagne avant la guerre. Avec l’entrée du Brésil dans la guerre aux côtés des Alliés, le discours revêtait une tonalité plus politique. Les accusations contre le régime de Franco se firent plus véhémentes. Le franquisme était par définition un régime fasciste : « Na verdade, a Espanha de Hoje é um Estado Fascista[15] ». Les mémoires reflétaient la force du discours politique et l’idée d’un combat implacable contre le régime de Franco
Foi assim, em 17 de Julho, uma tarde deslumbrante do verão da meseta, que soube do início da revolta. Que ia ser uma guerra, compreendi-o desde a primeira hora: conhecia sobejamente a Espanha para ter a certeza de que ela não se entregaria ao fascismo antes de lhe oferecer a mais implacável das resistências[16].
Il était évident que les oppositions portugaise et espagnole partageaient un même espoir : la victoire alliée signifierait la fin du régime de Franco et de celui de Salazar par ricochet. Au Brésil, les démocrates caressaient un espoir identique à l’endroit du régime de Vargas et la chute du régime militaire sud-américain en 1945 signifia pour les exilés un plus grand soutien des Brésiliens dans leur lutte contre le salazarisme et contre Franco.
3. À la recherche de nouveaux alliés : Portugais, Espagnols et Brésiliens contre le franquisme
L’appui des démocrates brésiliens se fit notamment à travers la formation de deux associations en 1945, la SADP, Sociedade dos Amigos da Democracia Portuguesa (Association des Amis de la Démocratie Portugaise) et l’ABAPE, Associação Brasileira dos Amigos do Povo Espanhol (Association Brésilienne des Amis du Peuple Espagnol). Les objectifs étaient identiques : appuyer les exilés dans leurs combats contre les dictatures ibériques : « […] associação de apoio e defesa dos ideais de fraternidade em geral e da democracia espanhola, em particular[17] ».
Les deux organismes étaient dirigées par des hommes politiques locaux, communistes et socialistes essentiellement, et leurs membres étaient brésiliens, portugais et espagnols. L’ABAPE, créée le 29 juin 1945 et dont le siège était situé à Rio de Janeiro, comptait aussi des représentants dans l’État du Minas Gerais et celui de São Paulo. Elle avait notamment créé l’association García Lorca, une institution culturelle avec l’objectif de promouvoir la culture républicaine et démocratique en exil. Ainsi, à la cérémonie d’ouverture participa le poète brésilien Carlos Drummond de Andrade aux côtés d’autres personnalités brésiliennes et d’exilés portugais. Le représentant de l’ABAPE prit la parole lors de l’événement en soulignant que :
Em nossa modesta e esfera de ação, cuidaremos de revigorar nos meios intelectuais, o fermento da cultura hispânica, e de conduzi-lo às camadas populares, onde ainda não se fez sentir esta influência[18].
Le Boletim da ABAPE rapporte les activités de l’association de propagande contre le régime de Franco et les efforts politiques des Brésiliens en faveur de la cause antifranquiste, comme l’envoi, le 22 avril 1947, à la Chambre des représentants d’une demande de rupture des relations diplomatiques entre le Brésil et l’Espagne de Franco[19]. L’association organisait également des manifestations publiques pour mobiliser l’opinion contre le régime de Franco et s’efforçait de donner à la société brésilienne une nouvelle vision du franquisme, contrairement à celle qui avait eu cours sous le régime varguiste. Les manifestants scandaient: « Basta de assassinatos em Espanha! Tudo pela democracia espanhola[20] ». Mais il fallait en appeler aux valeurs démocratiques de l’histoire récente du Brésil et à la position du pays aux Nations-Unies pour faire comprendre à l’opinion la nature réelle du régime de Franco :
Os antifranquistas, isto é, os amantes sinceros da democracia e da paz, não devem esperar confiantes e passivos as resoluções que adote a Assembleia Geral da ONU. Devemos estar alertas e combater energicamente toda manobra não-intervencionista e anti república […].
Nós, brasileiros e democratas, indivíduos e organizações, grupos e cidadãos e partidos políticos que sempre afirmamos nossa solidariedade ao povo espanhol, honrando o sangue de nossos compatriotas caídos gloriosamente na Itália, intensifiquemos nossa ação antifranquista. […] Façamos chegar à Assembleia da ONU, de todos os pontos do país a nossa vontade de que seja feita justiça ao povo espanhol […].
Que a voz anti-fascista do povo do Brasil ressoe na Assembleia da ONU, firme e acusadora contra o regime de Franco, bem com fraternal e solidária para com a Heróica República Espanhola[21].
Le début de la Guerre civile fut commémoré lors du dixième anniversaire par l’édition d’un numéro spécial du Boletim[22]. L’ancien professeur de l’Université de Barcelone, Emilio Mira y López, médecin internationalement reconnu, y présenta son témoignage à travers un discours portant sur l’histoire de la Seconde République espagnole. Il parlait le même langage que tous les démocrates brésiliens lorsqu’il évoquait les avantages sociaux de la démocratie. En effet, il faisait la description de tous les bienfaits de la République et fustigeait la destruction par le franquisme de cet « État social » qui avait été édifié patiemment :
Em poucos anos –apenas um lustro– os povos espanhóis, democráticamente organizados em «República dos trabalhadores de todas as classes» resolveram os seus mais urgentes problemas […], a reação organizou-se à sombra da generosidade da República. Tornou-se a realizar-se a união bastarda das forças negras […] No dia 17 de Julho de 1936 esse abjeto conglomerado nazi-falangista-italo-germano-luso-mouro assestou um golpe pelas costas, rebelando-se[23] […].
Une comparaison entre les changements sociaux effectués pendant la période de la République et la dégradation des conditions de vie en Espagne sous le franquisme révélait le vrai visage du régime espagnol. De la même façon, la description de la situation précaire des exilés à l’étranger constituait en creux un appel à l’engagement au combat contre le régime de Franco. L’effet de cet argumentaire ne peut être quantifié naturellement. Cependant, la réponse aux demandes d’assistance matérielle aux exilés fut immédiate : ainsi, par exemple, une association féminine d’aide aux réfugiés espagnols organisa ainsi une campagne au Brésil pour recueillir des vêtements et des fournitures pour les exilés républicains se trouvant en France[24].
Cependant, malgré le succès relatif des actions promues par l’ABAPE, la situation politique au Brésil changeait et le communisme fut à nouveau déclaré illégal. Une grande partie des membres de l’association étant affiliée au Parti Communiste Brésilien, les jours de l’ABAPE étaient comptés : la police d’État, qui surveillait depuis longtemps l’association, décréta sa fermeture.
Toutefois, le Boletim da ABAPE n’était pas l’unique journal de propagande antifasciste publié dans les années quarante au Brésil. En effet, les exilés portugais et espagnols éditaient un autre périodique qui allait connaître un nouveau destin, même s’il fut de courte durée : Libertação (Libération).
4. Libertação, la dernière tentative des années 1940
Libertação était une petite revue bimensuelle, destiné aux exilés et émigrés portugais et espagnols, édité à Rio de Janeiro. Sa durée de vie fut très courte puisqu’il ne connut que deux numéros (le 14 avril et le 21 juin 1947). Malgré cela, il constitue un important document pour l´histoire des opposants antifranquistes installés au Brésil.
Le journal était écrit en portugais et son rédacteur en chef était un exilé communiste, Luís Leite de Vasconcelos. Ses collaborateurs étaient des journalistes et des écrivains brésiliens, comme Samuel Wainer[25] et l’écrivain Origines Lessa[26]. Beaucoup d’articles étaient copiés de périodiques d’opposition qui étaient publiés à l’étranger. La quantité d’articles contre le franquisme était égale au nombre d’écrits contre le salazarisme.
L’argumentation utilisée est semblable à celle des articles publiés dans le Boletim da ABAPE. Cependant, s’adressant à un public plus large, la rédaction proposait de publier des sujets plus variés. Le thème de l’universalité de la Guerre Civile espagnole prit une place spéciale dans les articles. La dénonciation des emprisonnements multiples et de la répression était accompagnée de la description de la vie des combattants de la guérilla en Espagne. L’utilisation de caricatures était fréquente, comme une façon d’attirer l’attention du lecteur envers des arguments antifranquistes et d’utiliser l’arme de l’humour contre un état de fait révoltant. En outre, bien plus que le Boletim, le journal était un instrument de sociabilité dans l’exil. Une colonne dans chaque numéro du journal décrivait les activités de l’ABAPE ou de l’association García Lorca.
L’image de la Guerre civile en tant que conflit qui avait réuni les démocrates du monde entier était évoquée dans le premier numéro du journal et la dette souscrite par la démocratie envers les combattants républicains était déclarée immense et éternelle. Le témoignage de Jaime Cortesão convoquait ainsi tous les démocrates à payer un tribut à la République espagnole :
Todas as Nações livres devem aos povos ibéricos, por fraternidade humana e defesa da liberdade, apoio ao combate que estão travando contra a tirania que as oprime. Mas ao povo espanhol, em particular, todos devemos os maiores esforços para ajudá-lo nessa luta[27].
L’argumentation développée autour du « péril fasciste » était centrale dans cette publication. Comme durant la guerre, le moment présent était encore celui du combat contre le fascisme, le fascisme ibérique. Il convenait pour les rédacteurs d’alerter les Brésiliens sur la continuité du fascisme et la menace qu’il représentait :
[Este jornal] visa refletir e incentivar a solidariedade dos Brasileiros à causa da libertação de Espanha e Portugal das ditaduras que oprimem esses países […]. Pretendem contribuir também para o combate ao fascismo em nosso próprio país, alertando a opinião pública para o perigo da infiltração falangista e salazarista e fazendo um trabalho de esclarecimento que concorra para fortalecer e consolidar o regime democrático no Brasil[28].
Dans cette perspective, la représentation diplomatique du régime espagnol au Brésil constituait une menace pour la démocratie brésilienne. Libertaçao dénonçait ainsi l’action de propagande franquiste qui se développait auprès des émigrés mais aussi dans la presse et dans divers cercles politiques du pays. Il fallait rester attentif aux publications de l’ambassade et aux fausses nouvelles de la propagande franquiste. L’article de Pascual Nuñez Arca, « La verdad sobre Franco », constituait un exemple type de ce genre d’argumentation. Arca était un migrant économique, fondateur d’une maison d’édition spécialisée dans la littérature espagnole et qui fut un instrument de diffusion de la culture galega (galicienne) au Brésil[29].
A representação diplomática franquista nos países onde ainda é suportada ocupa-se da distribuição de ‘Ecos da Espanha’ e ‘Relatórios’ documentos grosseiramente falsos e desonestos […] mentiras e falsificações do mesmo estilo das aqui distribuídas pelos integralistas das mãos dos nazis e dos padres espanhóis e agentes do franquismo no Brasil[30].
Tout comme la Guerre Civile était une guerre « universaliste », l’opposition antifranquiste se devait d’être « universelle ». Une colonne intitulée « Mundo contra Franco » (Le monde contre Franco) informait des activités de l’opposition antifranquiste en exil présentée comme la continuité d’un combat pour la démocratie après la fin de la Guerre civile. Les héros étaient les anciens combattants, comme Largo Caballero ou Dolores Ibarruri, mais on y évoquait aussi de nouveaux combattants, les guérilleros des maquis en Espagne qui étaient décrits de façon « romantique » et saisissante[31]. Le combat qu’ils menaient était le dernier avatar de la guerre contre le fascisme, qui se jouait désormais sur le sol espagnol :
Num lugar das montanhas de Guadarrama, ao norte de Madrid, convivi com os guerrilheiros espanhóis. Em plena madrugada, com lua cheia –esta lua espanhola que é como holofotes para os aviões, segundo me disse um dos guerrilheiros– eu tinha marcado um encontro com eles […]. Marchei pelas montanhas, junto com cerca de 80 guerrilheiros […]. Não podíamos cantar por ser preciso andar com cuidado. As canções vieram mais tarde[32].
Le journal se présentait comme le porte-parole des guérilleros dont il fallait faire partager les expériences et les actions pour éprouver la fragilité du franquisme. Il exhortait les immigrants à réagir contre la propagande franquiste et assimilait la guérilla à une forme de « banditisme » salvateur. Dans les reportages, on évoquait la mort épique de ces nouveaux héros, et les dessins qui accompagnaient les articles, destinés à frapper l’opinion publique, dépeignaient Franco comme un dictateur cruel et sanguinaire. La caricature dénonçait la brutalité du franquisme et la représentation la plus habituelle était celle qui montrait le général en uniforme. Une des caricatures représentait Franco sur un tas d’ossements humains, cette assimilation entre l’image de la mort et celle du dictateur était présente dans plusieurs de ces illustrations publiées durant l’exil[33]. Le général Franco y apparaissait ainsi comme l’incarnation du mal, comme le fossoyeur des bienfaits de la République, comme l’artisan des charniers et le responsable de la misère de l’après-guerre.
Comme ce fut le cas avec le Boletim da ABAPE, les changements politiques survenus au Brésil eurent une incidence sur la distribution du journal. Mais dans le cas de Libertaçao, la parution du journal prit fin à cause des coûts et de l’impossibilité pour les exilés de maintenir leur périodique. Après cet épisode, Espagnols et Portugais traversèrent une période de séparation temporaire. Les années suivantes furent, en effet, marquées par l’absence d’actions communes jusqu’en 1961, lorsque le paquebot Santa Maria fut détourné par un groupe formé d’exilés portugais et espagnols qui mit à nouveau la collaboration des deux groupes sous les projecteurs[34].
Conclusion : quelle est l’importance de la presse de l’exil ?
« El mundo del exilio está lleno de personas cuyo rastro se ha perdido » écrivait José Estruch[35]. La question qui peut être posée au terme de cette analyse est celle de l’importance de la presse exilée, celle de son rôle au sein de la communauté espagnole et portugaise résidant au Brésil. Quelle a été son importance pour le mouvement des exilés dans le monde ? Ces périodiques n’ont pas eu de couverture nationale et leur publication fut irrégulière. L’impact du Boletim da ABAPE fut ainsi limité par un faible tirage et un public très ciblé et il en va de même du journal Libertação.
Toutefois, la presse d’exil constitue une source de témoignage importante pour l’histoire des exilés et de l’exil républicain au Brésil. Eu égard à la destruction des archives lors de la fuite précipitée d’un pays vers un autre (comme lorsque les républicains espagnols délaissèrent d’abord l’Espagne, puis ensuite la France à partir de l’occupation nazie), en raison de la répression et du manque d’intérêt à leur égard, les associations d’exilés disparurent sans laisser de traces et elles constituent ainsi un monde englouti que l’historien se doit de reconstruire patiemment. Bien que les périodiques de l’époque ne soient pas nombreux, ils représentent une ressource unique pour la reconstruction de la vie de ces groupes dans l’exil.
En effet, la découverte du journal Libertação dans les archives des exilés portugais au Brésil fournit un nouveau chapitre dans l’histoire d’immigration et de l’exil. L’analyse des articles du Boletim et de Libertação a permis de réunir des informations sur l’action des exilés et d’entrevoir les appuis dont ils purent bénéficier au Brésil; elle rend compte du fonctionnement interne des groupes et la reconstitution des réseaux établis dans les pays d’accueil avec d’autres émigrations politiques, les émigrants économiques ainsi que les cercles de solidarité. En outre, les arguments utilisés dans la presse des exilés offrent une vision des stratégies de lutte mises en pratique en faveur de la fin de la dictature. Certes, les thématiques couramment employées sont communes à la propagande de toutes les oppositions ibériques. Mais elles constituent le moyen de consolider les liens et l’identité politique des exilés autour du rejet du régime nationaliste, fossoyeur de la République sociale.
Actuellement, l’histoire des exilés espagnols est en train d’être réécrite avec la collaboration d’historiens de divers pays[36]. Dans le cas du Brésil, malgré le nombre élevé d’émigrés et d’exilés espagnols comme portugais, peu de travaux sont encore dénombrés[37]. Or, sans de nouvelles recherches engagées dans ce domaine, il sera impossible pour l’historien de connaître la réalité de l’exil républicain portugais. Tout un pan de l’histoire de l’immigration et de l’exil reste, ainsi, encore à explorer et à valoriser et, sans nul doute, les périodiques d’associations d’émigrants et d’exilés constituent les instruments privilégiés pour écrire ce chapitre resté méconnu de la vie des deux Etats lusophones.
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Notes
[1] Rosas 1994; Torgal 2010.
[2] Farinha 1998, Paulo 2009.
[3] Voir, par exemple, les études d’Oliveira 1987, Rosas 1998, Loff 2008.
[4] Clímaco Pereira 1998.
[5] Ruiz 2008.
[6] « Portugueses ilustres alejados de su patria condenan la política de Oliveira Salazar », La Vanguardia, 9 de octubre de 1936, p. 3.
[7] Fondation Mário Soares. Archive Jaime de Morais. Escritos, p. 11.
[8] Ibid.
[9] La Vanguardia, 16 de julio de 1938, p. 4.
[10] L’« État Nouveau » de Vargas est instauré le 10 Novembre 1936. Cette dictature inspirée par le modèle portugais fasciste dura jusqu’à la fin de la Deuxième Guerre. Carone 1976, Fausto 1991.
[11] Moura 1980.
[12] J. Morais, « Uma Data Dolorosa », Diário Carioca, 23 juillet 1944, p. 3.
[13] Joaquim Novais Teixeira, « Franco e os seus Inimigos », Diário Carioca, 13 décembre 1942, p. 4.
[14] Joaquim Novais Teixeira, « A Phalange Espanhola e as suas Milicias », Diário Carioca, 25 décembre 1943, p. 5.
[15] J. Morais, « Regimes Políticos e Ideológicos », Diário Carioca, 4 juillet 1943, Segundo Caderno, p. 7.
[16] J. Morais, « Uma Data Dolorosa », Diário Carioca, 23 juillet 1944, p. 3.
[17] Arquivo Público Mineiro. Item 1, dos Estatutos da ABAPE, 29 de Junho de 1945 <http://www.siaapm.cultura.mg.gov.br/modules/dops_docs/photo.php?numero=5134&imagem=187>, consulté le 12 octobre 2012.
[18] Libertação, « Difusão da Cultura Hispânica », 14 avril 1947, p. 11.
[19]http://www.siaapm.cultura.mg.gov.br/modules/dops_docs/photo.php?numero=5134&imagem=187, consulté le 12 Octobre 2012.
[20] Discours de Carlos da Costa Leite, Manifestation, 24/03/1946, Belo Horizonte, Brasil. Voir <http://www.siaapm.cultura.mg.gov.br/modules/dops_docs/photo.php?numero=5134&imagem=193> et suivants, consulté le 12 octobre 2012.
[21] Boletim da ABAPE, octobre 1946, p. 2.
[22] Boletim da ABAPE, juillet 1946, p. 4.
[23] <http://www.psicologia.org.br/internacional/artigo3.htm;http://www.bibliopsiquis.com/miraylopez/index.html>, consulté le 12 octobre 2012.
[24] Sur l’action de l’association AFARE, voir Boletim da ABAPE, octobre 1946, p. 10.
[25] Samuel Wainer, « É preciso restituir a esperança aos guerrilheiros de Espanha », Libertação, 14 avril 1947, p. 3.
[26] Origines Lessa, « El Matador », Libertação, 21 juin 1947, p. 16. Palamatchuk 1997.
[27] J. Cortesão, « Saudação ao Povo Espanhol », Libertação, 14 avril 1947, p. 1.
[28] « Libertação, a serviço da causa democrática de Espanha e Portugal », Libertação, 14 avril 1947, p. 2.
[29] <http://www.lavozdegalicia.es/santiago/2011/01/06/0003_8948291.htm>, consulté le 10 octobre 2012.
[30] Pascual Nuñez Arca, « A verdade sobre a Espanha. Da proclamação da República ao Reinado de Franco », Libertação, 14 avril 1947, p. 13.
[31] Arostegui y Marco 2008; Silvestre 2002; Marco 2012.
[32] Alan Hermann (Allan, Ted), « Luta heroica dos guerrilheiros espanhóis », Libertação, 14 avril 1947, p. 8.
[33] Buil 2006, pp. 77-98.
[34] Paulo 2010, p. 26.
[35] José Estruch cité par Catalán 2007, p. 21.
[36] Pour le cas des exilés espagnols et portugais en France, on se réfèrera notamment à Milza et Peschanschi1994, Dreyfus-Armand 1999, Alted 2005, Clímaco 2009 ; en Amérique du Sud : Schwarzstein 2001, Tobar 2011, Lida 1997.
[37] Souza 2005, Moraes 1997, Paulo 2009.